J'ai testé pour vous : le capteur Moxy

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Est-ce que le capteur d’oxygénation du muscle sera l’appareil indispensable pour accompagner l’entraînement de demain, après les époques du cardio-fréquencemètre et du capteur de puissance ?

J’ai eu la chance de tester le Moxy, un produit importé en Europe par Swinco, pendant quelques jours. Je refuse de me lancer dans des analyses approfondies qui nécessiteraient un protocole plus rigoureux, et le test a été effectué lors de ma reprise d’entraînement, donc sans toutes les adaptations physiologiques nécessaires pour atteindre un état de forme optimal. Toutefois, il en découle quelques éléments intéressants que je souhaitais vous faire part !

Qu’est-ce que le SmO2 ?

Grâce à cet appareil portable, il est possible de mesurer en direct l’oxygénation du muscle, appelée « SmO2 ».La quantité d’hémoglobine nécessaire pour transporter l’oxygène dans les capillaires du muscle est appelée oxygénation musculaire. On l’exprime en pourcentage de 0 à 100 et on l’abrite souvent en SmO2. On l’évalue en utilisant une lumière proche infrarouge, ce qui en fait une mesure totalement non invasive.

Notez que le SmO2 diffère des mesures courantes de SpO2, obtenues grâce à l’oxymétrie de pouls. Le SmO2 constitue une mesure locale de la saturation en oxygène dans la microcirculation, où de l’oxygène est échangé avec le tissu. En utilisant également la lumière proche infrarouge, l’oxymétrie de pouls SpO2 permet de mesurer la saturation en oxygène systémique dans le sang artériel.

La mesure de l’oxygénation musculaire est localisée et dépend du niveau d’effort et donc du flux sanguin. Les mesures de SmO2 seront donc différentes en fonction de la consommation dans le tissu, tandis que le SpO2 ne sera pas modifié.

De plus, le SpO2 nécessite une circulation pulsatile, tandis que des lectures SmO2 ne nécessitent pas cette circulation. De cette manière, la saturation musculaire peut être inférieure à 90% pendant l’effort, sans avoir besoin d’une contrainte musculaire importante pour descendre très bas à l’effort (25%)… alors que l’on considère qu’une SpO2 inférieure à 90% présente un danger en termes d’hypoxie.

Pour quelle raison ce paramètre est-il captivant ?

On considère que le transport de l’oxygène et son utilisation jouent un rôle essentiel dans la capacité d’endurance de l’athlète. La notion de VO2 et VO2max est largement utilisée dans l’exercice moderne d’évaluation comme facteur de transport de l’oxygène et d’utilisation. La notion selon laquelle une VO2max est supérieure indique une capacité accrue à utiliser l’oxygène pour générer de l’énergie dans une voie de l’énergie oxygénée.

Le matériel

J’ai employé le capteur en utilisant une montre Garmin (sur laquelle était installée une application spécifique), mais il existe plusieurs options pour obtenir le SmO2 sur votre compteur (via Bluetooth ou Ant+). Il vous suffit de fixer le capteur sur mon quadriceps avec un ruban de type Hypafix.

Une liaison USB est utilisée pour configurer l’acquisition du moxy (fréquence de données) avec le logiciel. Les données peuvent être exportées soit à partir du fichier de la montre, soit à l’aide du logiciel (export.fit ou.csv, qui peuvent être utilisés à travers différents logiciels d’entraînement ou sur tableur).

Le test

1/ Test d’effort – Reprise

Lors de ma reprise d’entraînement, j’ai effectué un test incrémental de 25w/minute afin de répondre aux exigences de validation de ma licence.

La corrélation entre la puissance en rouge et la mesure SmO2 en bleue est évidente. À la fin du test, je suis tombé à 25%! Ensuite, après l’arrêt de l’effort, on a constaté un retour à la normale à environ 80%.

2/ Sprint court

Après un effort maximal court de moins de huit secondes, on remarque une diminution significative de SmO2 à 23%, mais il y a un léger décalage temporel d’environ quelques secondes.

Le deuxième sprint chute moins bas mais commence à atteindre une saturation plus élevée. En revanche, il est évident que lors de l’exercice de deux minutes progressivement avec une augmentation à 450W, on se retrouve avec une concentration de SmO2 très faible (corrélée avec la douleur musculaire ressentie).

3/ Un effort constant sur 2′ en zone I3+

Pendant l’effort prolongé, la SmO2 diminue progressivement jusqu’à atteindre une certaine stabilité pendant que l’effort reste constant (I3+, il est possible de maintenir cet effort plus de 30′ tout au long de l’année).

4/ Efforts intermittents

Efforts intermittents de 1’ en I5 – 1’ en I1-I2. La diminution de SmO2 est assez significative pour ce genre d’activité (jusqu’à 28%), ce qui indique une activité musculaire intense.

En résumé…

Le moxy se restreint à une mesure individuelle d’un muscle spécifique et pourra être utilisé pour différencier/comparer les problèmes du membre droit ou du membre gauche.

Bien que mon test ait été très court et que je reprenais simplement l’entraînement, le Moxy – très facile à utiliser – permet de constater rapidement l’engagement musculaire à l’effort.

Est-ce que cet outil permettra la création de nouveaux types d’entraînement? Il serait également bénéfique d’associer SmO2 à l’échelle de sensation ESIE. Encourageons les chercheurs à s’amuser un peu avec différents protocoles afin de le découvrir. Toutefois, j’ai pu constater certaines réponses intéressantes à travers les courbes fournies, et je crois qu’il est possible de travailler sur des pistes de tolérance à l’hypoxie d’effort grâce à ce capteur. Le décalage temporel de réponse (moins prononcé que la fréquence cardiaque) peut être préjudiciable pour des efforts courts, mais pour des efforts de plus de vingt secondes, la mesure de SmO2 est adéquate.