Plus près du bon wagon que d'autres

La course d’abord. Certes, on ne s’attendait pas à une partie de plaisir sur cette étape étiquetée comme « celle des bordures ». Souvent on annonce un tracé propice à faire exploser le peloton et ça ne se passe pas comme ça. Cette fois-ci, ça a bien été le cas, mais c’est surtout la faute de la pluie, qui a rendu les choses plus scabreuses qu’elles n’auraient pu l’être avec le seul vent comme ennemi. Dans les derniers kilomètres, ça ne soufflait plus. Une météo un poil plus clémente aurait pu faire de cette étape un pétard mouillé. Pas de bol, ça a bel et bien été la grosse pagaille et il a fallu faire avec. Sur la première cassure, un premier peloton d’une quarantaine d’hommes se forme et on est devant. Ca se disloque à nouveau quelques kilomètres plus tard quand une chute survient dans un rond-point. Je me retrouve planté à cent mètres du groupe de tête. Matthieu Ladagnous est devant mais Thibaut Pinot n’est plus là. On se regroupe dans le deuxième peloton, ensuite rejoint par le groupe Valverde-Quintana. On était plus près d’accrocher le bon wagon que d’autres, c’est pas de chance. Débours : 1’27. Ce n’est pas idéal, mais ce n’est pas la fin du monde. On n’est pas tombés, c’est déjà bien.

Et la sécurité ? A revoir...

Mais j’aimerais malgré tout donner mon point de vue sur ce tracé, et ce n’est pas le résultat de mon équipe qui influence mon propos. Il y avait un nombre incalculable de rond-points dans ce final, avec des pavés à la corde : on doit freiner d’autant plus, ça fait l’accordéon dans le peloton, ça ajoute à la difficulté de la course et à sa dangerosité. Or ce n’est rien comparé aux risques présentés par le public. Je me réjouis que le Tour de France soit si populaire mais la direction de course devrait mieux maîtriser ce facteur. Je suis allé voir Thierry Gouvenou pour lui demander de mettre deux motards devant le peloton afin d’écarter les gens qui s’avancent trop sur la route. Lui, il est derrière, il suit la trace du peloton, il ne se rend pas compte de ce qu’il se passe… Je fais mon ronchon, mais il faut que chacun se rende compte de la dangerosité de l’étape que l’on vient de vivre. Les spectateurs empiètent sur la chaussée, les voitures ne peuvent même plus doubler, il y a des enfants sur la route, c’est fou. On nous a même fait passer par un parking alors qu'il y avait la nationale juste à côté ! Il y a déjà eu des drames, il y en aura encore d’autres.