Je connais le difficile circuit de Limoges et sais qu'il faut en garder pour le final. Mais la course est débridée et ça sort un peu de partout en début d'étape. J'écoute mon instinct et j'y vais. Bien m'en a pris car nous sommes une cinquantaine devant et le peloton abdique quelques kilomètres plus loin. Dans le final, les attaques se multiplient à nouveau mais j'arrive à suivre le groupe de tête qui perd des unités. Finalement, Arnaud Gérard ouvre une brèche pour la FDJ et quand on le rattrape, je contre.
On se retrouve à six avec Anthony Geslin pour faire le surnombre. Peu avant l'amorce du dernier tour, j'accélère et voyant un trou se former, j'en remets une couche. Je suis seul devant. Je ne pense qu'à l'étape et lève un peu le pied pour savourer et rendre hommage à mon grand père, disparu quelques temps auparavant. J'apprends un peu plus tard qu’au jeu des bonifications, je suis ex-aequo au général avec Yukiya Arashiro, qui sera déclaré vainqueur à l'addition des places... Peu importe : j'ai levé les bras en course et c'est bien cela qui compte, même si bien sûr, le général aurait été un gros plus.