Tour de France 2015

A l'image de ma première partie de saison, j'étais équipier de Thibaut Pinot sur ce Tour de France, vivant jusqu'au bout les peines et les joies, dont celle intense, sur le gong, de la victoire de notre leader à l'Alpe d'Huez.

 

Sur cette édition 2015, mon rôle était d’être équipier auprès de Thibaut, comme cela a souvent été le cas durant la saison. C’est un statut qui oblige à renoncer à la lumière. Tout le monde n’en est pas capable. Je me suis rapidement fait à ce rôle quand Thibaut a commencé à avoir des résultats au très haut-niveau : cela coulait de source qu’il fallait l’encadrer et miser sur ses qualités. Je me souviens néanmoins de ce Tour de France 2011 où j’avais eu la chance d’être électron libre et de pouvoir jouer ma carte. J’étais passé tout près de la victoire à Lourdes, j’ai franchi le Tourmalet en tête sur l’étape de Luz-Ardiden, j’ai fini super-combatif de l’épreuve. Sans ce titre symbolique, qui a un peu été mon heure de gloire toutes proportions gardées, je ne raisonnerais sans doute pas de la même manière aujourd’hui. Un coureur cycliste se lance toujours dans une carrière professionnelle avec l’ambition de réaliser des choses à titre individuel. Devenir un roule-toujours dévoué à un leader dépend des trajectoires, des évènements - dans mon cas l’explosion de Thibaut. Le Tour 2011 est quelque chose que j’ai pu barrer de ma to do list, pour passer à autre chose, bien que l’espoir d’un jour lever les bras sur la grand messe de juillet subsiste forcément. Or quand Matthieu Ladagnous et moi étions échappés avec Thibaut à Mende cette année, nous avions naturellement roulé pour lui, sans même attendre de consigne, en suivant la logique selon laquelle il avait plus de chance que nous de s’imposer. Et je vivais le truc comme si c’était moi qui avait l’opportunité de gagner. C’est quelque chose que l’on intègre, qui devient automatique. Certains parfois me demandent pourquoi je n’enchaîne plus les raids comme par le passé. C’est quelque chose de difficile à comprendre quand l’on est hors du milieu...

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