Paris-Roubaix 2004

Pour ma formation cyclistique, j'ai eu le droit pendant mes premières années pros de courir en Belgique, et plus particulièrement en Flandre.

J'ai vite compris que ce n'était pas trop mon terrain de jeu de prédilection, mais je ne désespérais pas de progresser ! Quelques jours avant Paris Roubaix, je courais le GP Pino Cerami : à l'arrivée, Marc m'informe que suite à la défection de Baden Cooke, je suis titularisé à Roubaix ! Changement de programme : au lieu de regagner le domicile familial, c'est parti pour la reconnaissance des pavés avec 80 kilomètres de pavés à partir de Troisville. Wahou… Je ne sens plus mes mains avec ces vibrations.

Le dimanche à Compiègne, je savoure le moment et je n'oublies pas de strapper mes doigts sur les conseils de Christophe Mengin. Je n'arrive pas à prendre l'échappée qui va ouvrir la route et m'accroche tant bien que mal. J'arrive quand même à tenir le peloton jusqu'à Arenberg où j'entre en queue de peloton. L'atmosphère est électrique, la vitesse folle et une chute se produit devant moi. La route est bloquée, je passe tant bien que mal, mais je n'arrive pas à remonter sur le vélo à cause du pavé glissant. Je cours une centaine de mètres avant de rechevaucher ma monture. J'arrive au deuxième ravitaillement et je m'arrête comme les autres coureurs qui m'accompagnent. Je demande au kiné combien de kilomètres il reste : 50. Allez, je repars mais me voilà seul...

J'enchaîne les secteurs et le camion balai me rejoint (enfin) à 30 kilomètres de l'arrivée. J'ai tellement de retard que l'arrivée est proche sur le vélodrome alors que je suis encore au Carrefour de l'Arbre. Je vois les spectateurs qui sont agglutinées autour des quelques camping-cars qui ont des télévisions. J'arrive enfin au vélodrome : plus personne n'est là. Cela fait 45 minutes que le vainqueur est arrivé. Seul le commissaire et le speaker Daniel Mangeas sont encore présents. J'ai le droit à la cloche et à mon tour d'honneur (sic).

De retour au camping-car, Marc Madiot me lance : « Te voilà un homme »... Malheureusement, et je le regrette encore, je n'ai pas pu me doucher dans les fameux vestiaires en pierre de Roubaix car les gars m'attendaient pour repartir à l'aéroport. Je me suis donc douché dans le camping car. Épuisé bien qu’heureux. Mais plus jamais Roubaix !

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