On a parlé bricolage #5

Scénario prévisible pour le Tour de France lundi entre Olonne-sur-Mer et Redon. Au bord de l'ennui, Jérémy Roy a passé le temps en bavardant au fond de la classe.

"Je comprends que cette troisième étape, c'est le type de journée qui peut ennuyer les téléspectateurs parce que le sprint est inévitable et que tout va se passer dans le dernier kilomètre. Je vous rassure, pour moi aussi, c'était la journée de l'ennui. Rien à en attendre. Alors, je me concentre sur les détails en me disant que cela dure presque trois semaines : éviter les chutes, limiter les efforts, bien boire, bien manger mais pas trop quand même... J'attends que le temps passe. Honnêtement, cela arrive d'être un peu déconnecté quand on pédale dans de telles journées. Le coup de pédale est un peu mécanique même si tout s'est un peu emballé au pont de Saint-Nazaire. J'étais plutôt bien placé et un rond-point a désorganisé tout le peloton. Avec le vent dans la montée, j'ai bien galéré car j'étais dans la cassure. Heureusement, Garmin et HTC-Columbia ont décidé de couper leur effort quelques kilomètres plus loin : ils n'avaient pas l'envie ou la capacité d'assumer l'effort pendant encore une heure et demie.

Avant le pont et avant la Bretagne, j'en ai quand même profité pour aller bavarder dans le peloton. J'ai bien discuté avec Jonathan Hivert (Saur-Sojasun). A Tours, on est voisins mais on n'est pas du même monde. J'habite Tours-Nord et lui au Sud de la Touraine : on s'entraîne chacun de notre côté de la Loire. Ce lundi, on a parlé bricolage. Il a acheté un terrain pour construire sa maison. Je lui ai posé des questions sur la situation du terrain, le plan de la maison. Il m'a demandé des nouvelles de ma famille, de ma fille. Une vraie discussion de machine à café. Le Tour de France, c'est aussi une période où on commence tous à parler transferts dans le peloton. J'ai demandé à Jonathan s'il avait prolongé son contrat chez Saur-Sojasun. Vous attendrez encore pour le scoop : il n'a pas encore signé mais les négociations sont bien avancées. Attention, je ne suis pas un grand bavard. Je ne suis pas d'un naturel avenant. Je reste plutôt dans mon coin. Mais si on me parle, je réponds volontiers. Pas sûr que mardi j'aie le temps de lâcher un mot dans le final."