Jérémy Roy s'imaginait dans une échappée, pourquoi pas en candidat aux pois. Il a rallié l'arrivée au Galibier dans le gruppetto, théoriquement hors-délais.
"Je me serais bien offert une nouvelle journée à l'avant entre Pinerolo et le Galibier mais je suis devenu un homme traqué. Dès que j'essayais de quitter le peloton, j'avais les coureurs Lotto sur le dos. J'ai vite compris qu'ils voulaient que je reste "au chaud" pour ne pas menacer le maillot à pois. Pour en être sûr, je suis allé discuter avec Jelle Vanendert dans le peloton. On se connaît un peu depuis qu'il a passé un an à la FDJ. Depuis, entre nous, c'est «bonjour- au revoir». Aujourd'hui, je lui ai dit «bonjour». Il m'a répondu : «Au revoir». Autrement dit : jamais ils ne m'auraient laissé partir. C'est presque flatteur d'être considéré comme un coureur dangereux pour le maillot à pois. J'ai quand même insisté et je suis sorti avant le sprint intermédiaire pour me retrouver dans un groupe avec deux Lotto qui ont tout de suite mis le frein à main... Peine perdue.
Le Cav', c'est un peu le chef de bande : dans les sprints comme en montagne, il ne sort jamais sans ses acolytes Bernhard Eisel et Mark Renshaw.Les Lotto me craignaient en roi de la montagne, j'ai fini la journée hors-délais : un monde d'écart. Je me suis glissé dans le gruppetto dans l'Izoard : j'étais déjà avec Hushovd et Petacchi et on a été rejoint par le groupe Cavendish. On a ramassé au fur et à mesure tous les gars cuits, Chavanel, Casar et Compagnie. Et on se retrouve finalement avec un gruppetto de plus de 80 coureurs : c'est vraiment le signe que c'est la fin du Tour, tout le monde est mort. Pour le final, on a laissé faire Cavendish et ses boys.
Le Cav', c'est un peu le chef de bande : dans les sprints comme en montagne, il ne sort jamais sans ses acolytes Bernhard Eisel et Mark Renshaw. S'il doit se plaindre de quelque chose, ce sont eux qui grognent. Ils mènent le train dans le gruppetto et n'hésitent pas à remettre en place ceux qui cassent le rythme. Je me disais qu'ils avaient bien calculé les hors-délais... Ce matin, on avait fait une estimation entre 36 et 39 minutes selon les prévisions de moyenne. Dans le final, on n'était pas informé des délais : c'est un peu la faute des directeurs sportifs qui ne nous ont pas informés mais chaque équipe renvoie les responsabilités aux autres. A l'arrivée, le jury nous sauve de l'élimination et moi je n'ai même pas senti le froid. La sensation de fatigue a pris le dessus."