L'automne, c'est la période des grandes vacances pour le peloton. S'il n'a pas gagné les tropiques, Jérémy Roy en profite pour varier les plaisirs à l'entraînement.

"Octobre et novembre, c'est l'époque de l'année où le peloton européen file sous les tropiques à la recherche du soleil, des Antilles aux Maldives. J'ai bénéficié de quatre semaines de grandes vacances mais je n'ai pas été très loin. Je suis resté dans mon garage. Comme notre fille Julia n'a que quelques mois, on n'a pas bougé de la maison. Je me suis lancé dans les grands travaux (électricité, plomberie, plâtre) et je suis à peine monté sur mon vélo pendant un mois. L'effet n'est pas trop visible sur la balance: entre la perte de muscles et les quelques repas caloriques en famille et entre amis, ma courbe de poids doit varier d'un kilo et demi maximum...

Jusqu'au premier stage de l'équipe début décembre, à Paris pour l'administratif puis à côté de La Baule pour le cyclo-cross, le programme est assez libre pour chacun. J'ai renoué avec le vélo par le VTT et ma rando King Cross où je m'implique le plus possible, du tracé du parcours en forêt au graphisme de l'affiche sur mon ordinateur. L'hiver, c'est l'occasion de varier les plaisirs: je fais un peu de course au pied, de la natation, du renforcement musculaire. Du roller aussi sur des parcours sans trop de dénivelé pour éviter les catastrophes au freinage: cela reproduit en partie le pédalage au niveau de la poussée et cela fait travailler les lombaires et les fessiers. Le cyclo-cross, c'est une discipline maison évidemment en raison de l'expérience de Marc Madiot. Il est venu nous engueuler un petit peu à Marle. Pour l'entraînement, je suis plutôt VTT: j'essaie d'en faire une fois par semaine pendant la saison. Cela casse le rythme des sorties sur route. Ce n'est pas le même coup de pédale, cela se rapproche de la montagne avec des petits braquets, des petits ''coups de cul'' pour l'effort. Cela fait travailler un peu le haut du corps même si ce n'est pas une priorité. Je me souviens d'une photo publiée dans Vélo Mag au retour d'Armstrong: il avait encore des pectoraux et des biceps de triathlète. A côté de lui, j'avais l'air d'un gringalet. Il y a du travail qui me servira un peu plus comme m'améliorer en sprint. Et puis ces exercices permettent de brûler les petits excès caloriques."